Chronique stratégique
Une sortie de crise pour l’action collective
La communauté de pratique de l’ISDC s’est réunie le 19 mai dernier, afin d’échanger sur le repositionnement de l’action et de l’intervention collective, à la suite de la pandémie. Pour l’occasion, Nadia Cardin du Collectif des partenaires en développement des communautés est venue présenter les résultats de la deuxième analyse des effets de la crise sociosanitaire sur les territoires et les organisations.
Cette analyse a été réalisée au cours de l’automne 2020, après avoir recueilli les propos d’une quarantaine de personnes à travers le Québec. Un premier état de situation de juin 2020 montrait que plusieurs formes d’action concertée se poursuivaient, et c’était encore le cas cet automne. Le besoin de travailler ensemble pour s’attaquer à une problématique complexe et à ses effets, mais aussi le désir d’être ensemble, d’échanger et de partager étaient bien présents.
L’analyse présentée a permis d’évaluer les impacts sur les structures, les rôles des espaces de concertation pendant la pandémie et le développement des communautés. Par rapport à ce dernier volet, il semble que l’urgence de la situation ait amenée une prépondérance de l’action concrète, axée sur la réponse aux besoins, plutôt qu’une vision à long terme ancrée dans une réflexion collective.
À moyen terme, il y a une volonté de retourner l’ensemble des effectifs dans les milieux. Dans tous les cas, il faut avoir en tête que les impacts collatéraux de la pandémie et les actions visant le rétablissement de la population risquent de teinter nos interventions pour longtemps.
L’analyse s’est également penchée sur les impacts de la crise sur la mobilisation et l’engagement dans l’action collective. Certains aspects positifs ont été identifiés, notamment la capacité des milieux d’apporter une réponse globale et transversale aux effets de la crise. Plusieurs cependant ont noté un essoufflement généralisé et la présence d’obstacles majeurs à la participation citoyenne.
Pour enrichir la réflexion, Maryse Ruel, cheffe de service au CIUSSS Estrie-CHUS, a également offert une présentation sur le positionnement du service d’organisation communautaire à court et moyen terme. Comme la situation sanitaire s’est progressivement améliorée, une partie de l’équipe du service d’organisation communautaire a été redéployée, dans une optique de rétablissement. L’approche vise à mettre en place des communautés thérapeutiques, c’est-à-dire des communautés où l’on retrouve une meilleure cohésion sociale, une réponse innovante et résiliente aux besoins des populations et où l’on observe une plus grande solidarité et une meilleure collaboration.
Les participants à la rencontre ont été invités à réagir à ses deux présentations en échangeant en sous-groupes. Les discussions ont porté sur les changements à prévoir pour les tables de quartier au cours des prochains mois et sur les enjeux et les opportunités pour l’intervention collective, dans un contexte de sortie de crise.